L’histoire d’un amour fou et dévorant.
Nous les rencontrons dans un chalet, perdu au milieu d’une forêt. Nous ne connaîtrons ni leur nom, ni leur passé, ni leur profession. Ils sont deux : il y a lui, qui sait qu’il va mourir, emporté par la maladie ; et puis, il y a l’autre, condamné lui aussi – à survivre. Cette mort qui approche n’est évoquée qu’avec parcimonie. On la sent pourtant, qui plane dans les silences, qui ponctue les gestes et fait glisser la conversation d’un « passe-moi le sel » vers des mots évoquant la déchéance de la chair. À quoi avons-nous ici affaire ? L’homosexualité des protagonistes ? Un non-sujet, d’une remarquable banalité. La pratique macabre évoquée dans le titre ? Un sentier, une piste, qui s’enfonce dans une forêt toute symbolique. Une fois à l’intérieur, Cannibale vous fera sentir la viande qui cuit, entendre l’eau qui coule, voir les corps qui mangent, s’agitent, dansent, transpirent, se battent, s’enlacent, dansent encore et tentent de vivre – sans impudeur ni pudibonderie. Sous des abords variés, implicites ou contés,
y seront évoquées des choses qui toutes ont trait à la possession et à la perte, à ce qui nous abreuve et nous assoiffe, nous nourrit et nous ronge, nous complète et nous ampute… Choses infiniment banales. Et belles. Car c’est d’amour que Cannibale nous parle.
Texte : Agnès D’halluin
Histoire originale : Maud Lefebvre
Mise en scène : Maud Lefebvre / Compagnie The House / Collectif X
Avec : Arthur Fourcade, Martin Sève
Scénographie : Charles Boinot, Maud Lefebvre, Stanislas Heller
Lumière : Valentin Paul
Vidéo : Charles Boinot, Clément Fessy
Son : Clément Fessy, Maud Lefebvre
Machinerie : Stanislas Heller
Régie générale : Guy Catoire
Administration : Louis‑Alban Armengaud
Production : Collectif X
Coproduction : Théâtre Le Verso – Saint-Étienne
©Vincent Arbelet